Tout savoir sur La Lutte contre le Blanchiment d’Argent
(Loi Tracfin)
Qu’est ce que le blanchiment d’argent ?
L’ article 324-1 du code pĂ©nal indique que; ” Le blanchiment est le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l’origine des biens ou des revenus de l’auteur d’un crime ou d’un dĂ©lit ayant procurĂ© Ă celui-ci un profit direct ou indirect. Constitue Ă©galement un blanchiment le fait d’apporter un concours Ă une opĂ©ration de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d’un crime ou d’un dĂ©lit. Le blanchiment est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. “
De ce fait, sont également concernées les sommes acquises « au noir » car elles sont soustraites à la TVA et à l’impôt sur les revenus.
Suis-je concerné par la lutte anti-blanchiment?
Dans les cas oĂą vous ĂŞtes titulaire de la carte « T» ou « S », vous ĂŞtes concernĂ©s par la lutte anti-blanchiment en raison de l’Article 8-2 Loi du 2 janvier 1970 (dite « Loi Hoguet »), l’Article L561-2 Code monĂ©taire et financier et l’Article 3 code de dĂ©ontologie des professions immobilières.
Quelles sont vos obligations dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme?
En tant qu’agent immobilier, vous ĂŞtes tenu de vigilance Ă l’Ă©gard de votre clientèle ; vous devez systĂ©matiquement procĂ©der Ă une vĂ©rification d’identitĂ© et dĂ©clarer vos soupçons dès lors que vous les Ă©prouvez (mais Ă©galement Ă posteriori, dans le cas d’opĂ©rations dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©es) Ă l’organisme TRACFIN ; « Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins ».
– Lorsque les sommes rĂ©sultant d’une infraction passible d’une peine d’emprisonnement supĂ©rieure Ă un an.
– Ou qu’elles participent au financement du terrorisme.
Selon la nature et le niveau de risque (client, produit ou transaction) vous avez la possibilitĂ© d’appliquer trois types de vigilances:
– la vigilance normale exercĂ©e lors de l’entrĂ©e en relation d’affaires ainsi que tout au long de celle-ci.
– la vigilance allĂ©gĂ©e lorsque le risque est Ă©valuĂ© comme faible. Dans le cas oĂą le client ou produit figure sur la liste de clients ou produits fixĂ©s exemptĂ©s des obligations de vigilance normale.
– La vigilance renforcĂ©e si le risque est jugĂ© Ă©levĂ©.
Des mesures de vigilance additionnelles doivent ĂŞtre prise dans les cas oĂą :
– Le client ne peut ĂŞtre physiquement prĂ©sent afin de procĂ©der Ă l’identification
– La personne est politiquement exposĂ©e
– Le produit ou l’opĂ©ration favorise l’anonymat
– Les opĂ©rations sont exĂ©cutĂ©es avec des personnes situĂ©es dans un Etat dont la lĂ©gislation ou les pratiques font obstacle Ă la lutte anti-blanchiment et le financement du terrorisme.
Dans le cas d’une affaire qui aurait ultĂ©rieurement donnĂ© lieu Ă des poursuites, le professionnel doit pouvoir prouver qu’il a effectivement procĂ©dĂ© aux obligations nĂ©cessaires. Au contraire, sa responsabilitĂ© peut ĂŞtre mise en cause.
Procédures
- Au dĂ©but de la relation d’affaires:
Dans le cas oĂą votre client est un particulier, vous avez pour obligation de vĂ©rifier son identitĂ© Ă l’aide d’un document officiel en cours de validitĂ© incluant sa photographie, mais aussi de noter et conserver durant 5 ans les pièces et documents rĂ©unis.
– Nom, prĂ©noms.
– Date et lieu de naissance.
– Date et lieu de dĂ©livrance du document.
– Nom et qualitĂ© de l’autoritĂ© ou de la personne qui lui a fourni le document.
– La preuve de l’adresse du domicile actualisĂ©e au moment oĂą les Ă©lĂ©ments sont donnĂ©s
– L’ensemble activitĂ©s professionnelles exercĂ©es Ă ce jour.
– Les revenus.
– Toute composante permettant de chiffrer les autres ressources et d’estimer le patrimoine
Dans le cas oĂą votre client est une sociĂ©tĂ©, vous ĂŞtes dans l’obligation de contrĂ´ler et conserver la copie de tout acte ou extrait de registre officiel datant de moins de trois mois certifiant:
– La justification de l’adresse du siège social.
– Les statuts, les mandats et pouvoirs.
– L’identitĂ© des associĂ©s et dirigeants sociaux.
– La dĂ©nomination.
– La forme juridique.
– L’adresse du siège social.
– Toute donnĂ©e permettant de quantifier la situation financière.
- Tout au long de la relation d’affaires:
Ci-dessous, des exemples d’Ă©lĂ©ments pouvant ĂŞtre collectĂ©s:
– La somme totale et la nature des opĂ©rations prĂ©vues.
– La provenance des fonds.
– La destination des fonds.
– La justification Ă©conomique dĂ©clarĂ©e par le client ou le fonctionnement envisagĂ© du compte.
Soyez spécialement attentif quant à la banque émettrice du paiement.
Sachez Ă©galement qu’un professionnel peut faire part de ses soupçons après l’exĂ©cution d’une transaction (par dĂ©rogation) dans les trois cas suivants:
– ImpossibilitĂ© de suspendre sa rĂ©alisation
– Report pouvant potentiellement faire entrave au bon dĂ©roulement des investigations en cours.
– Soupçon ressenti ultĂ©rieurement Ă l’accomplissement de l’opĂ©ration en cause.