
Fondateur de Rapido’Devis, Clayton Fontes fait partie de cette nouvelle génération de marchands de biens augmentés, à la croisée du BTP, de l’investissement immobilier et de la technologie.
Ancien entrepreneur du bâtiment devenu formateur et responsable pédagogique de la FMDB (Formation des Marchands de Biens), il a fait de la rigueur économique et de la digitalisation ses deux piliers.
Avec Rapido’Devis, il ambitionne de révolutionner l’estimation travaux grâce à l’intelligence artificielle, en permettant aux professionnels — marchands, agents ou artisans — de chiffrer leurs projets en 48 heures, poste par poste, à partir de données terrain.
Rencontre avec un passionné du concret, convaincu que le futur du métier se jouera autant sur le terrain que dans la maîtrise des outils numériques.
1. En tant que marchand de biens, comment décririez-vous l’évolution du secteur ces dernières années, notamment dans le contexte post-crise immobilière ?
Le métier a beaucoup évolué ces dernières années : avant, il suffisait de savoir bien acheter et bien vendre. Aujourd’hui, il faut aussi savoir bien analyser, chiffrer et piloter ses opérations dans un contexte beaucoup plus incertain.
La hausse des taux, la baisse des volumes et la pression réglementaire ont obligé les marchands à devenir plus rigoureux, plus sélectifs et davantage guidés par les chiffres.
Ceux qui réussissent aujourd’hui sont ceux qui ont su professionnaliser leur approche : ils maîtrisent leurs chiffres, s’entourent de bons partenaires et intègrent la technologie comme un levier, pas comme une menace.
2. Rapido’Devis ambitionne de “révolutionner l’estimation travaux grâce à l’IA” : pouvez-vous nous expliquer comment votre solution fonctionne concrètement ?
L’intelligence artificielle a profondément changé notre manière d’aborder les travaux. Là où il fallait autrefois multiplier les devis, les échanges et les visites, l’IA permet aujourd’hui de croiser des milliers de données techniques, économiques et géographiques pour produire des estimations fiables, rapides et cohérentes avec la réalité du terrain. C’est exactement l’approche que nous avons développé avec l’application Rapido’Devis : une IA capable de générer une estimation travaux complète et détaillée sous 48 heures, à partir des informations saisies par le professionnel.
Elle analyse les surfaces, l’état du bien, la typologie du projet, les coûts moyens observés localement et restitue un chiffrage poste par poste, contextualisé et documenté.
Nos estimations sont recevables en banque , ce qui en fait un véritable outil d’aide à la décision, autant pour les marchands de biens que pour les agents et investisseurs.
Concrètement, c’est un outil pensé pour les pros : marchands, agents immobiliers et artisans, qui veulent chiffrer rapidement, comparer plusieurs scénarios de travaux et fiabiliser leurs décisions d’achat ou de vente.
3. Selon vous, quels sont les principaux freins à la digitalisation du BTP et de l’activité de marchand de biens aujourd’hui ?
Le premier frein, c’est le manque de temps. Beaucoup de pros savent que la digitalisation est une nécessité, mais leur quotidien est déjà saturé.
Le deuxième, c’est la méfiance : on a vu passer beaucoup d’outils qui promettaient monts et merveilles sans apporter de vraie valeur sur le terrain.
Enfin, le troisième, c’est la fracture culturelle entre le monde du bâtiment et celui de la tech. Chez Rapido’Devis, on travaille justement à créer un pont entre les deux, en parlant le même langage que les artisans et les marchands, avec des outils simples, utiles et concrets.
4. En tant que responsable pédagogique de la FMDB, quel rôle voyez-vous pour la formation continue et l’acculturation à l’IA dans le métier ?
Un rôle central.
La formation, c’est ce qui permet au métier de gagner en légitimité et en efficacité.
Aujourd’hui, un marchand de biens doit comprendre l’impact de la data, des algorithmes d’estimation ou encore de la modélisation énergétique. Pas pour devenir ingénieur, mais pour savoir poser les bonnes questions et piloter ses opérations avec des outils adaptés.
À la FMDB, on pousse cette logique : professionnaliser le métier tout en ouvrant la porte à l’innovation. L’IA ne remplace pas l’humain, elle le rend plus pertinent.
5. Enfin, si vous deviez imaginer le profil du marchand de biens 2030, quelles seraient ses qualités clés ?
Le marchand de 2030 sera connecté, curieux et responsable.
Connecté, parce qu’il utilisera la donnée et l’IA pour sécuriser ses marges et anticiper ses chantiers.
Curieux, parce qu’il saura se former en continu et intégrer de nouvelles méthodes de travail.
Et responsable, parce que la performance économique ne suffira plus : la rénovation énergétique, la valorisation durable et la transparence seront au cœur du métier.
En résumé, ce sera un entrepreneur augmenté, ancré dans le réel mais boosté par la technologie.
Lien : https://rapido-devis.fr/




