Zones urbaines vs périurbaines : état du marché en octobre 2025 et tendances à venir

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À l’automne 2025, le marché immobilier français est dans une phase de réajustement. Après des années de hausse intense et de turbulences sur les taux, les fondamentaux sont en train de se redéfinir. Selon les territoires — urbains ou périurbains —, les trajectoires diffèrent significativement. Pour les agents immobiliers, comprendre ces différences est essentiel pour anticiper, conseiller et agir efficacement.

Voici une analyse actualisée des forces et faiblesses des deux segments, avec des données récentes et des scénarios prospectifs.


1. Contexte macroéconomique et données clés d’octobre 2025

Avant d’entrer dans la comparaison géographique, quelques repères récents :

  • Les taux de crédit immobilier se stabilisent autour de 3,0 % à 3,3 % selon la durée du prêt, après plusieurs mois de fluctuations modérées.
  • Le taux d’usure pour les prêts de 20 ans et plus est fixé à 5,09 % à compter du 1?? octobre 2025.
  • Le marché affiche une dynamique contrastée : les prix repartent dans certains secteurs (+4,3 % pour les appartements, +2,7 % pour les maisons selon le 3? trimestre 2025) mais le volume des transactions reste globalement faible.
  • Le marché reste “atone” dans de nombreux territoires, en raison de l’accès au crédit contraint, des incertitudes économiques et d’un pouvoir d’achat immobilier plus fragile.
  • Dans les grandes métropoles, on observe un recul ou une stagnation des prix, contrastant avec une reprise plus visible dans les communes périphériques ou les villes secondaires.

Ces éléments fournissent le cadre dans lequel évoluent les marchés urbains et périurbains.


2. Zones urbaines : recentrement, exigence et mutation qualitative

a. Pression sur les prix et segmentation intense

Dans les grandes villes, le cycle haussier est derrière nous. Certains quartiers voient les prix baisser ou se stabiliser. Le prix moyen national au m² est estimé à environ 3 870 €/m² (en baisse de 1,8 % sur un an).
Dans ce contexte, les acquéreurs urbains deviennent plus exigeants sur les critères de confort, d’isolation, de surface optimisée, de performance énergétique, d’accès aux transports.

b. Le rôle de la valeur verte et des charges

Les biens énergivores (classe DPE F ou G) subissent une pression accrue : ils perdent en attractivité, demandent des décotes, et coûtent plus cher à exploiter.
De plus, les charges de copropriété, les travaux à venir et la taille des lots deviennent des critères discriminants.

c. Un déficit d’offre rénovée

La rénovation des logements en centre urbain est souvent coûteuse ou complexe pour des copropriétés anciennes. Il est plus difficile de proposer de nouveaux biens avec un bon bilan énergétique en centre-ville, ce qui crée une tension sur les biens déjà performants.

d. Un marché de confort et de résilience

Pour les investisseurs ou acquéreurs cherchant à longue échéance, les villes gardent leur attractivité — notamment en raison des commodités urbaines, de la centralité des services, et de la rareté du foncier urbain. Dans ce cadre, les biens haut de gamme, les surfaces premium et les biens transformés (loft, bureaux requalifiés …) peuvent bénéficier d’un positionnement solide.


3. Zones périurbaines : consolidation, opportunités et défis

a. Une demande toujours présente mais mieux ciblée

La période post-Covid a stimulé l’attrait pour le périurbain, mais les profils d’acheteurs se rationalisent.
La demande se concentre sur les zones situées à 30 à 45 minutes des pôles urbains, bien desservies par les transports ou les axes routiers, et proposant un bon compromis entre coût et confort.

b. Une progression modérée des prix

Les hausses sont plus faibles mais plus stables : on observe +2 à +3 % selon les secteurs, une dynamique plus raisonnable que les années précédentes.
Certaines communes secondaires émergent comme opportunités d’investissement, notamment grâce à des projets urbains, des dynamiques démographiques ou des infrastructures nouvelles.

c. Stocks plus disponibles et meilleure rotation

Contrairement aux centres urbains, les stocks de biens à vendre sont plus élevés en périphérie, ce qui offre plus de choix.
Les biens rénovés ou bien positionnés (énergétiquement, avec jardin, stationnement) tournent plus rapidement.

d. Le défi de la mobilité et des services

Le frein principal du périurbain demeure la mobilité : sans transport performant, les temps de trajet peuvent vite devenir prohibitif. Les coûts de carburant, les péages, les parking ou les contraintes logistiques sont des éléments que les acquéreurs pèsent fortement.
De plus, l’offre de services (santé, éducation, commerces) et l’animation locale (associations, vie de quartier) deviennent des critères de différenciation essentiels.


4. Comparaison synthétique : forces, faiblesses et indicateurs

CritèreZones urbainesZones périurbaines
Prix au m²Souvent en recul ou stabilisationHausse modérée mais stable
Stock / offreTendu, faible rotationOffre plus présente, choix plus large
Critère énergétiqueDécote forte pour les passoiresValorisation forte pour les rénovés
Mobilité / transportBien desservi mais coût élevéDépendance à la voiture ou transports structurants
DemandeExigente, segmentéeFamiliale, recherche de compromis
Délai de venteAllongé dans les biens “moyens”Bien positionnés tournent plus vite
Rentabilité locativeMoindre (prix élevé)Attrait pour rendement, surtout sur maisons individuelles
RisquePrix surévalués, charges lourdesIsolement, dépendance aux services

5. Implications pour les agents immobiliers et stratégies à adopter

  1. Segmenter vos zones de prospection : ne pas rester généraliste. Choisissez 2-3 micro-zones périurbaines bien desservies et 1 à 2 quartiers urbains qualitatifs.
  2. Valoriser l’offre “verte” : dans les deux segments, les biens bien rénovés seront les plus recherchés. Mettez en avant les diagnostics énergétiques et les travaux déjà réalisés.
  3. Adapter les estimations : ne basez plus vos évaluations sur des prix historiques, mais sur les transactions récentes (notaires, DVF) et les tendances locales.
  4. Focaliser sur la mobilité / accessibilité : un bien périurbain ne sera attractif que s’il est bien relié (TER, bus, axes routiers) à la métropole.
  5. Accompagner le vendeur / acheteur : proposer des conseils sur les aides à la rénovation, les dispositifs fiscaux, la simulation coûts transport + énergie intégrés.
  6. Surveiller les “villes secondaires stratégiques” : ces communes qui allient potentiel démographique, prix accessibles et projets d’infrastructure méritent une attention particulière.
  7. Communiquer localement et précisément : créez du contenu de quartier, des cartes de comparaison périurbain vs urbain, des simulations de coût total (logement + transport) pour éclairer vos prospects.

6. Scénarios pour 2026 et perspectives

  • Scénario modéré : les taux restent stables autour de 3,2 %, le marché urbain se reprend doucement, le périurbain continue sa progression modeste.
  • Scénario optimiste : baisse légère des taux, relance des investissements, retour partiel vers la ville combinée à un périurbain structuré.
  • Scénario “panne” : les taux remontent, le pouvoir d’achat stagne ; les transactions se concentrent sur les biens les plus “sûrs” et les zones bien positionnées.

Dans tous les cas, les agents qui sauront s’adapter, conseiller localement et valoriser la différenciation des territoires seront ceux qui tireront leur épingle du jeu.

Fruit d’une collaboration inédite entre l’homme et la machine, cet article a été conçu pour vous offrir une information précise et pertinente.

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